Fendeuse à buches

il est des proverbes dont la pertinence peut devenir agaçante. Celui qui dit que le bois chauffe 3 fois fait parti de cela. Ce dernier chauffe lors de la coupe, lors de son rangement et enfin dans la cheminée.

C’est vrai que c’est sympa le bois…mais quand même! pour ma part, je ne me voyais pas devenir un as du merlin. D’où l’idée de profiter de l’hiver pour construire une fendeuse.

Plusieurs critères dans le cahier des charges:

  • mobile: L’idée est de pouvoir fendre le bois sur le lieu d’abatage, donc dans les bois
  • autonome: Perdu dans un bois, hors de question de prendre la rallonge électrique!
  • puissant: Si c’est pour casser des cagettes, c’est pas la peine
  • solide: Il y a fort à parier qu’il prendra plus d’un coup.
  • pratique: Suivant la configuration, pouvoir travailler à l’horizontale et à la verticale

Aussi, le petit reportage ci dessous montre la solution que j’ai développé. Rien de bien extraordinaire dans la structure retenue, internet étant une source inépuisable d’idée.

Mon projet s’est articulé autour d’un essieu de 205, d’une poutre HEB 160mm, ainsi que d’un moteur clone du gx390. A ce propos, on découvrira les modifications apportées à ce dernier.

Mais commençons par le début..

Tout commence par des tubes acier et la fabrication du chassis.

Ci dessous le détail du coin fendeur

Ou encore du boitier distributeur. Ce dernier est placé de telle sorte qu’il soit facilement accessible, en position horizontale comme verticale. L’idée sous jacente est que la position du distributeur ne nuise pas à la productivité. Si chaque fois que l’on veut fendre il faut se tordre, s’étirer ou autre pour atteindre le distributeur, alors on a râté quelque chose.

Pour ce qui est de la pompe, une 11cc groupe 2. J’ai pris volontairement de la marque, gage de qualité et de maintenabilité (pièces détachées possibles).

Le cas du moteur

Lors des premiers essais, la fendeuse fonctionnait mais sa vitesse était de loin très en deça des valeurs attendues. Calculs maintes fois faits et refaits, jusqu’à ce que je trouve qu’il s’agissait d’un problème de cavitation lié à un tuyau d’arrivée d’huile sous dimensionné.
Cependant, avant d’en arriver à cette conclusion, j’ai tout d’abord incriminé le moteur. Je pensais que le clone chinois du gx390 était une si pale copie qu’il ne me sortait mais pas une puissance convenable.
Du coup, j’ai pris le parti d’améliorer ce dernier en m’appuyant sur les modifications effectuées par les gens qui utilisent ces moteurs pour les goKart. A ce propos le site de référence était ce dernier.
De mon côté, voilà la liste de ce qui a été fait à ce moteur:

  • Suppression du régulateur de régime
  • Remplacement du carburateur par un (clone) de mikuni 32 avec réglage des gicleurs principaux en lien avec le filtre à air
  • rabotage de 2mm de la culasse pour augmenter les compressions
  • polissage des conduits de la culasse
  • alignement des joints pour maximiser les flux
  • Modification de l’avance du moteur
  • Réalisation d’un pot d’échappement, (pot 600GSXR) pour que la bête respire.

Quelques photos en vrac de ces modifications
Tout d’abord la culasse rabotée

Rabotée aussi la clavette dédiée au volant d’allumage.

Polissage de l’ensemble des conduits

Un carburateur et un pot d’échappement à la hauteur!

Enfin, vous trouverez ci dessous des photos globales de la fendeuse ainsi que quelques photos prises lors de son utilisation.

Ici en mode transport, le vérin est replié et le poids est réparti dur l’essieu (Poids sur la flèche réglage en rentrant plus ou moins le vérin)

Ici, la fendeuse est déployée et on est en train de la basculer à la verticale grâce à un treuil placé sous le chassis (a proximité de la roue jockey)

En mode vertical (on peut aussi travailler à l’horizontale)

Enfin, avec une force théorique d’un peu plus de 13Tonnes, même un chêne de plus de 1m de diamètre ne peut résister. On notera que le coin n’a ici servi qu’à treuiller le rondin à proximité de la fendeuse.

Pour conclure, un projet qui sera tout de même revenu cher, avec un peu plus de 2500€ dépensé. En revanche, la satisfaction d’avoir conçu et de disposer d’un outil passe partout qui ne craint pas grand chose.

Pour ce qui est des améliorations, plusieurs sont à l’étude mais plus particulièrement un asservissement de la vitesse du moteur en fonction de l’effort. Aujourd’hui , on impose le régime au moteur puis on se met à travailler. Or pendant les temps de manutentions, on continue à faire tourner le moteur à son régime de travail, ce qui est inutile et dispendieux.

Je termine ici avec une petite vidéo que j’ai réalisé pour présenter la dite fendeuse